Catherine Chabaud : « Pour une économie bleue régénérative »

Catherine Chabaud : Je suis une « enfant » du Grenelle de la Mer (2009), où la communauté maritime dans son ensemble, a partagé le constat que la mer était l’avenir de la terre (au regard de ce que l’océan apporte à l’humanité en terme de ressources, de services écosystémiques, de développement économique), mais dans le même temps, l’océan est peu connu, sous de multiples pressions ; il se réchauffe en profondeur, s’acidifie, se dilate, et étouffe de nos pollutions.

Je crois donc à un avenir économique avec la mer, qui mette la régénération au cœur des activités et ne la considère plus comme un paramètre extérieur ou un frein.

Nous devons ainsi changer de paradigme, en considérant une activité économique, tant au sens de ses bénéfices qu’à l’égard de ses impacts positifs – ou négatifs – vis-à-vis de la Nature et des hommes. A l’image de chercheurs comme Sylvain Pioch (1) ou du rapport de l’UICN (2) qui prônent tout autant l’adoption de solutions fondées sur la nature qu’un développement économique durable en faveur de l’Océan, il faut intégrer de façon systématique cette dimension régénérative dans les projets. Elle incite les parties prenantes à coopérer selon une vision stratégique partagée et non plus en silos.

C’est l’exemple d’un projet comme FishWind, qui marie aquaculture et éolien offshore.

© Photo (ci-contre) : Benoît Stichelbaut